A related story (une façon de découvrir un pays étranger – buscando un libro)

English followed by une version en français y una versión en español.

A related story

Not long ago I found myself in a foreign urban area. A very populous one: almost 3 million people living in the core and 10 million over all. That said, we might say that this place challenges my idea of what a city is and what makes a city appealing because, whereas the population density of Paris is close to 20,000 people per square kilometer and Manhattan 29,000, in the core of this other urban area, the density figure is about 4,000. The sidewalks aren’t deserted, but it can feel that way. And, as with most urban areas these days, at the corners of the principal streets any pedestrians have to wait until all the cars and trucks have gone on their way. (The impression is not that people live in this place, but that they, or vehicles, are moving through it. And if, in addition, there are no newspapers . . . ?)

I wanted to go to a bookstore because I like bookstores and because I wanted to see what books might be available regarding life in Spain under Franco. I have an idea that life in the United States may becoming somewhat similar.

The Internet said that right next to the university there was a very good bookstore. This I thought would be perfect, though I have since realized that my idea of a university bookstore is outdated. I had in mind something like the Harvard Coop in my old home town, decades ago. Books of general interest and on all sorts of subjects, from floor to ceiling and in the aisles.

I walked from my hotel to the main street of the campus, which apparently has 70,000 students (and more than a dozen Nobel laureates among its professors). Once on “College Street,” I began asking people who looked as if they might be students or professors where the bookstore was. No one knew. A few sent me a kilometer or two away where there may have been a combination recorded music and bookstore, though I never found this. I did find a library, and there, sitting next to a homeless man taking refuge from the rain, I went back on the Internet and got an exact address.

When I got to the bookstore, however, I found that it’s entire first floor had no books. Instead there were T-shirts and sweatshirts and other items bearing the name of the university or of one of its branches. To get to the bookstore I had to go up the backstairs, and there I found that, along with more T-shirts, there were a few novels and books that had been assigned by professors. Few books of what I am calling “general interest.” Nor were there any students shopping there (the semester being already under way). Besides me there were only two other men of about my (advanced) age.

Of course books these days are often bought online. And likely this explains in part why—and although websites of the history department of the university list more than 150 faculty members and state “our internationally renowned faculty guide more than 7,000 talented students through the fascinating realm of historical study”—there were only 40 books in the bookstore’s history section. And, as it so happened, none about Franco.

This did not bother me overly much because, in a sense, I had gotten what I had come for, which is also what this text is about. I was visiting a foreign place, and the search for a book about Franco proved a way to get a better, if not very heartwarming sense of the place. (In the various neighborhoods I usually frequent, either in winter or in summer, I often see people, young and old, reading—classic novels, for example. But during the few days I spent in this foreign urban area, I don’t remember seeing anyone with a book.)

In my recently published piece about Thoreau and the advantages of not traveling I wrote that, once arrived in a foreign place, I visit few of the recommended sites, instead continuing with my longstanding routines. The example here being shopping for books to read. “I tell myself,” I wrote, “that I am in this way—my way—getting to know a place at least as well as a more conventional tourist.”

I take the present anecdote as some proof of that assertion.

Français

Une histoire connexe

Il n’y a pas longtemps, je me suis trouvé dans une zone urbaine étrangère. Une zone très peuplée : près de 3 millions d’habitants dans le centre et 10 millions au total. Cela dit, on pourrait dire que cet endroit remet en question ma conception de ce qu’est une ville et de ce qui rend les villes attrayantes, car alors que la densité de population de Paris est proche de 20 000 habitants au kilomètre carré et celle de Manhattan de 29 000, dans le centre de cette autre zone urbaine, la densité est d’environ 4 000 habitants. Les trottoirs ne sont pas déserts, mais on peut avoir cette impression. Et, comme dans la plupart des zones urbaines aujourd’hui, aux coins de toutes les rues principales, les piétons doivent attendre que les voitures et les camions soient passés. (On n’a pas l’impression que des gens vivent dans cet endroit, mais plutôt qu’ils le traversent, ou que des véhicules le traversent. Et si, en plus, il n’y a pas de journaux… ?)

Je voulais visiter une librairie parce que j’aime les librairies et parce que je voulais voir quels livres étaient disponibles sur la vie en Espagne sous Franco. J’ai l’impression que la vie aux États-Unis pourrait être en train de devenir similaire.

J’avais lu sur Internet qu’il y avait une très bonne librairie juste à côté de l’université. Je pensais que ce serait parfait, mais je me suis depuis rendu compte que mon idée d’une librairie universitaire était dépassée. J’avais en tête quelque chose comme la Harvard Coop dans ma ville natale, il y a plusieurs décennies. Des livres d’intérêt général et sur toutes sortes de sujets, du sol au plafond et dans les allées.

Je me suis rendu à pied de mon hôtel à la rue principale du campus, qui compte apparemment 70 000 étudiants (et plus d’une douzaine de lauréats du prix Nobel parmi ses professeurs). Une fois sur « College Street », j’ai commencé à demander aux personnes qui semblaient être des étudiants ou des professeurs où se trouvait la librairie. Personne ne le savait. Quelques-uns m’ont envoyé à un ou deux kilomètres de là, où il y avait peut-être une boutique d’occasion qui vendait à la fois des disques et des livres, mais je ne l’ai jamais trouvé. J’ai trouvé une bibliothèque et, assis à côté d’un sans-abri qui s’abritait de la pluie, je suis retourné sur Internet et j’ai obtenu l’adresse exacte.

Cependant, lorsque je suis arrivé à la librairie, j’ai constaté que tout le rez-de-chaussée était dépourvu de livres. À la place, il y avait des t-shirts, des sweatshirts et d’autres articles portant le nom de l’université ou de l’une de ses branches. Pour accéder à la librairie, j’ai dû monter par l’escalier arrière. Puis j’ai trouvé, en plus d’autres t-shirts, quelques romans et des livres recommandés par les professeurs. Presqu’aucun livre de ce que j’appelle « d’intérêt général ». Et pour acheteurs potentiels, à part moi, il n’y avait que deux autres hommes d’environ mon âge (avancé).

Évidemment, de nos jours, les livres s’achètent souvent en ligne. Cela explique sans doute en partie pourquoi—bien que le site web du département d’histoire de l’université répertorie plus de 150 membres du corps enseignant et affirme que ses professeurs de renommée internationale guident plus de 7 000 étudiants talentueux à travers le monde fascinant de l’étude de l’histoire—la section histoire de la librairie ne comptait que 40 ouvrages. Et, comme par hasard, aucun ne traitait de Franco.

Cela ne m’a pas trop dérangé car, dans un sens, j’avais trouvé ce que je cherchais, ce qui est également le sujet de ce texte. Je visitais un pays étranger, et la recherche d’un livre sur Franco s’est avérée être un moyen de mieux comprendre cet endroit, même si ce n’était pas très réconfortant. (Dans les différents quartiers que je fréquente, que ce soit en hiver ou pendant l’été, je remarque fréquemment des gens, jeunes et plus âgés, en train de lire, souvent des romans classiques. Mais au cours des quelques jours que j’ai passés dans cette zone urbaine étrangère, je ne me souviens pas avoir vu quelqu’un avec un livre.)

Dans mon article récemment publié sur Thoreau et les avantages de ne pas voyager, j’ai écrit qu’une fois arrivé dans un pays étranger, je visite peu de sites recommandés, préférant poursuivre mes habitudes de longue date. L’exemple ici étant l’achat de livres à lire. Je me dis, ai-je écrit, qu’ainsi j’apprends à connaître un endroit au moins aussi bien qu’un touriste plus conventionnel.

Je considère cette anecdote comme une preuve de cette affirmation.

Español

Una historia relacionada

No hace mucho me encontré en una zona urbana extranjera. Una muy poblada: casi 3 millones de personas viviendo en el centro y 10 millones en total. Dicho esto, podríamos decir que este lugar desafía mi idea de lo que es una ciudad y lo que hace atractiva las ciudades, porque, mientras que la densidad de población de París es de casi 20 000 personas por kilómetro cuadrado y la de Manhattan de 29 000, en el centro de esta otra zona urbana la densidad es de unas 4000. Y, como ocurre en la mayoría de las zonas urbanas hoy en día, en las esquinas de todas las calles principales los peatones tienen que esperar hasta que los coches y camiones hayan pasado. (La impresión no es que haya gente viviendo en este lugar, sino que ellos, o los vehículos, se desplazan por él).

Quería ir a una librería porque me gustan las librerías y porque quería ver qué libros había sobre la vida en España bajo el franquismo. Tengo la impresión de que la vida en Estados Unidos se está volviendo algo similar.

En Internet decía que justo al lado de la universidad había una librería muy buena. Pensé que sería perfecta, aunque desde entonces me he dado cuenta de que mi idea de una librería universitaria está desfasada. Tenía en mente algo parecido a la Harvard Coop de mi antigua ciudad natal, hace décadas. Libros de interés general y sobre todo tipo de temas, desde el suelo hasta el techo y en los pasillos.

Caminé desde mi hotel hasta la calle principal del campus, que no era precisamente pequeño: 70 000 estudiantes (y más de una docena de premios Nobel entre sus profesores). Una vez en «College Street», empecé a preguntar a personas que parecían estudiantes o profesores dónde estaba la librería. Nadie lo sabía. Algunos me enviaron a un kilómetro o dos de distancia, donde tal vez había una tienda de segunda mano que vendía tanto discos como libros, aunque nunca la encontré. Encontré una biblioteca y allí, sentado junto a un vagabundo que se refugiaba de la lluvia, volví a conectarme a Internet y conseguí la dirección exacta.

Sin embargo, cuando llegué a la librería, descubrí que en toda la primera planta no había libros. En su lugar, había camisetas, sudaderas y otros artículos con el nombre de la universidad o de alguna de sus facultades. Para llegar a la librería tuve que subir por la escalera trasera, y allí descubrí que, además de más camisetas, había algunas novelas y libros que habían sido asignados por los profesores. Pocos libros de lo que yo llamo «interés general». Y como posibles compradores, aparte de mí, solo había otros dos hombres de mi edad (avanzada).

Evidentemente, hoy en día los libros se compran a menudo por Internet. Esto explica en parte por qué, aunque la página web del departamento de historia de la universidad cuenta con más de 150 miembros del cuerpo docente y afirma que sus profesores de renombre internacional guían a más de 7000 estudiantes con talento a través del fascinante mundo del estudio de la historia… la sección de historia de la librería solo contaba con 40 obras. Y, como por casualidad, ninguno trataba sobre Franco.

Esto no me molestó demasiado porque, en cierto sentido, había conseguido lo que había venido a buscar, que es también de lo que trata este texto. Estaba visitando un lugar extranjero, y la búsqueda de un libro sobre Franco resultó ser una forma de obtener una mejor, si no muy reconfortante, impresión del lugar. (En los diferentes barrios que frecuento, ya sea en invierno o en verano, suelo ver a gente, tanto jóvenes como mayores, leyendo, a menudo novelas clásicas. Pero durante los pocos días que pasé en esta zona urbana extranjera, no recuerdo haber visto a nadie con un libro.)

En mi artículo recientemente publicado sobre Thoreau y las ventajas de no viajar, escribí que, una vez que llego a un lugar extranjero, visito pocos de los sitios recomendados y, en cambio, continúo con mis rutinas de siempre. El ejemplo aquí es comprar libros para leer. Me digo, escribí, que así aprendo a conocer un lugar al menos tan bien como un turista más convencional.

Tomo la presente anécdota como una prueba de esa afirmación.

— Text(s) by William Eaton. The image is of Numéro 460-A, a 1963 oil and sand painting by Luis Feito (1929-2021). The artwork is in the Colección Fundación Juan March, Museo de Arte Abstracto Español, Cuenca, Spain.

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