English followed by une version en français y una versión en español. There is also a References section in English.
Meaning may not be something found in existence, but
In his excellent 1973 lecture on “The delights and dangers of ambiguity,” the musician Leonard Bernstein, discussing Mallarme’s 1876 “L’après-midi d’un faune” and its Modernist successors (in music as in literature), speaks of “a phonological takeover at the expense of syntactic and semantic clarity.”
This proposition was in my mind when I went in Paris to see Robert Wilson’s latest show: Since I’ve Been Me. The program notes indicated that this show had been inspired by financing from Italian and French sources, and by a suggestion, perhaps from the financiers, that Wilson might use bits written by Fernando Pessoa in Portuguese. Thus the actors used these three languages to read and re-read bits excerpted from Pessoa’s work.
My assumption is that of all these languages, the one Wilson speaks fluently is English, but this limitation seemed hardly a problem insofar as for him words and ideas above all contribute to the décor, the elegance, the extravagance and inventiveness which is the point (if point there is). Or this was the sense I got from “Since I’ve Been Me.”
For example, when words were spoken in languages other than French, French subtitles were elegantly posted in digital gold above and beside the stage. But one could not in fact read these words while also watching the rest of the show, so there was an unending conflict between a timeworn desire to grasp at meaning and the perhaps more modern urging to just enjoy the show.
It may be said that more generally, in our post-modern culture, sounds and images dominate, meaning is trivialized, structures are superficial. And if we wished, we who are more attached to words could find justification for this. Life is meaningless, absurd, and hardly less so in this day and age in which we desperately ignore the warnings of our scientists and go on destroying the health and habitability of our planet.
Another quite different statement thus came to my mind, one of the British musical comedian Michael Flanders’s quips (from 1956): “The purpose of satire, it has been rightly said, is to strip off the veneer of comforting illusion and cosy half-truth. And our job, as I see it, is to put it back again.”
From this perspective, allow me to propose that at times my job seems to be to restore semantic clarity at the expense of phonetics (or of the pleasures—the comforting harmonies—of the sounds and rhythms of traditional poetry). Some might say that this is a pointless, absurd or, at the very least, an old-fashioned undertaking. Some others (myself included) might suggest that the undertaking is politically motivated.
For example, the show of global warming can, and does, provide lots of entertainment for television viewers and those attached to other media. We have floods, hurricanes, droughts, wars for water among other things. (I am reminded of how, in the good ol’ days, impresarios at Coney Island in New York staged famous, murderous floods, volcanic eruptions, naval battles for a television-less public.) But there may be a value in writers, along with scientists, taking the murderous events more seriously. Poets might, at the very least, attempt to describe feelings that our destructiveness and denial leave us with. And this could involve trying to distance ourselves from the show, downplaying the sounds and rhythms, trying to speak frankly.
The next step in this progression is to say that poets, like composers, seek to make—or cannot avoid making—meaning in a meaningless universe. And here the sounds and rhythms come back in, because they are traditional ways human beings have built more than superficial structures. (And the showmen and show-women would seem of rather less use here.)
Returning to Bernstein’s formulation, we could say that the universe has syntax but no semantics. Thus meaning is not something found in existence, but rather a bulwark we seek to construct so as not to be overwhelmed. We secure our mental health at the price of misunderstanding our predicament?
References
Leonard Bernstein’s 1973 lecture on The delights and dangers of ambiguity.
Stéphane Mallarmé, L’Après-Midi d’un faune/Édition 1876.
Michael Flanders’ quip was made prior to the singing of his and his partner Donald Swann’s The Gasman Cometh.
Coney Island – Disasters, Spectacles & Cycloramas, by Jeffrey Stanton, 1998
Of course there have also been shows in real time of people being beheaded or lynched. One might see, for example, two excellent, heart-rending New York Review of Books articles on lynching in the American South: C. Vann Woodward, “Dangerous Liaisons,” February 19, 1998, and David Levering Lewis, “An American Pastime,” November 21, 2001. (And, in the early days of the American Civil War people went out from Washington, D.C., to watch the fighting from the nearby hillsides.)
Français
Le sens n’est peut-être pas quelque chose que l’on trouve dans l’existence, mais
Dans son excellente conférence de 1973 sur « The delights and dangers of ambiguity » (Les délices et les dangers de l’ambiguïté), le musicien Leonard Bernstein, parle de « L’après-midi d’un faune » de Mallarmé et de ses successeurs modernistes (en musique comme en littérature). Il propose notamment qu’il y ait eu une prise de pouvoir phonologique au détriment de la clarté syntaxique et sémantique.
Cette proposition m’est venue à l’esprit lorsque je suis allé voir à Paris le dernier spectacle de Robert Wilson : « Since I’ve Been Me ». Les notes de programme indiquaient que ce spectacle avait été inspiré par des financements italiens et français, et par une suggestion, peut-être de la part des financiers, que Wilson pourrait utiliser des morceaux écrits par Fernando Pessoa en portugais. Les acteurs ont donc utilisé ces trois langues pour lire et relire des extraits de l’œuvre de Pessoa.
Je suppose que de toutes ces langues, celle que Wilson parle couramment est l’anglais, mais cette limitation ne semble guère poser de problème dans la mesure où, pour lui, les mots et les idées contribuent avant tout au décor, à l’élégance, à l’extravagance et à l’inventivité qui constituent l’essentiel (si tant est qu’il y ait un essentiel). C’est du moins le sentiment que j’ai retiré de « Since I’ve Been Me ».
Par exemple, lorsque des paroles étaient prononcées dans d’autres langues que le français, des sous-titres en français étaient élégamment affichés en or numérique au-dessus et à côté de la scène. Mais il n’était pas possible de lire ces mots tout en regardant le reste du spectacle, d’où un conflit permanent entre le désir ancestral de saisir un sens et l’incitation, peut-être plus moderne, à se contenter du spectacle.
On peut dire que plus généralement, dans notre culture post-moderne, les sons et les images dominent, le sens est banalisé, les structures sont superficielles. Et si nous le voulions, nous qui sommes plus attachés aux mots, nous pourrions trouver une justification à cela. La vie est vide de sens, absurde, et elle l’est à peine moins à notre époque où nous ignorons désespérément les avertissements de nos scientifiques et continuons à détruire la santé et l’habitabilité de notre planète.
C’est ainsi que m’est venue à l’esprit une déclaration tout à fait différente, l’une des boutades (datant de 1956) de l’humoriste britannique Michael Flanders: « The purpose of satire, it has been rightly said, is to strip off the veneer of comforting illusion and cosy half-truth. And our job, as I see it, is to put it back again. » (Le but de la satire, a-t-on dit à juste titre, est d’enlever le vernis de l’illusion réconfortante et de la demi-vérité confortable. Et notre travail, tel que je le conçois, est de le remettre en place).
Dans cette perspective, permettez-moi de proposer que mon travail semble parfois consister à restaurer la clarté sémantique au détriment de la phonétique (ou des plaisirs – l’harmonie rassurante – des sons et des rythmes de la poésie traditionnelle). Certains diront qu’il s’agit là d’une entreprise inutile, absurde ou, à tout le moins, démodée. D’autres (dont je fais partie) pourraient suggérer que cette entreprise est motivée par des raisons politiques.
Par exemple, le spectacle du réchauffement climatique peut fournir, et fournit effectivement, de nombreux divertissements aux téléspectateurs et à ceux qui sont attachés à d’autres médias. Nous avons des inondations, des ouragans, des sécheresses, des guerres pour l’eau, entre autres. (Cela me rappelle comment, au bon vieux temps, les impresarios de Coney Island à New York mettaient en scène, pour un public sans télévision, des inondations célèbres et meurtrières, des éruptions volcaniques, des batailles navales). Mais il peut être utile que les écrivains, tout comme les scientifiques, prennent certains événements meurtriers plus au sérieux. Les poètes pourraient, du moins, essayer de décrire les émotions que notre destructivité et notre déni nous laissent. Et cela peut impliquer d’essayer de se distancer du spectacle, de minimiser le rôle des sons et des rythmes, d’essayer de parler franchement.
L’étape suivante de cette progression consiste à dire que les poètes, comme les compositeurs, cherchent à créer – ou ne peuvent éviter de créer – du sens dans un univers dépourvu de sens. Et c’est là que les sons et les rythmes reviennent, parce que ce sont des moyens traditionnels par lesquels les êtres humains ont construit plus que des structures superficielles. (Et les forains et les foraines semblent moins utiles ici).
Pour revenir à la formulation de Bernstein, nous pourrions dire que l’univers a une syntaxe mais pas de sémantique. Ainsi, le sens n’est pas quelque chose que l’on trouve dans l’existence, mais plutôt un rempart que nous cherchons à construire pour ne pas être débordés. Nous assurons notre santé mentale au prix d’une incompréhension de notre situation ?
Español
Puede que el sentido no sea algo que se encuentre en la existencia, pero
En su excelente conferencia de 1973 sobre «The delights and dangers of ambiguity» (Las delicias y los peligros de la ambigüedad), el músico Leonard Bernstein habla de «L’après-midi d’un faune» de Mallarmé y sus sucesores modernistas (tanto en música como en literatura). En particular, sugiere que se ha producido una absorción fonológica en detrimento de la claridad sintáctica y semántica.
Esta proposición estaba en mi mente cuando fui en París a ver el último espectáculo de Robert Wilson: « Since I’ve Been Me». Las notas del programa indicaban que este espectáculo se había inspirado en la financiación de fuentes italianas y francesas, y en una sugerencia, quizá de los financiadores, de que Wilson utilizara fragmentos escritos por Fernando Pessoa en portugués. Así pues, los actores utilizaron estas tres lenguas para leer y releer fragmentos de la obra de Pessoa.
Supongo que, de todos estos idiomas, el que Wilson habla con fluidez es el inglés, pero esa limitación no parece ser un problema al grado que para él las palabras y las ideas contribuyen principalmente a la decoración, la elegancia, la extravagancia y la inventiva, que es lo importante (si es que hay algo importante). O esta fue la sensación que me dio «Since I’ve Been Me».
Por ejemplo, cuando se pronunciaban palabras en idiomas distintos del francés, se colocaban elegantemente subtítulos en francés en oro digital encima y al lado del escenario. Pero no era posible leerlos mientras se veía el resto del espectáculo, por lo que se producía un conflicto permanente entre el viejo deseo de captar un significado y la exhortación, quizá más moderna, a limitarse a disfrutar del espectáculo.
Puede decirse que, en general, en nuestra cultura posmoderna dominan los sonidos y las imágenes, el significado se trivializa, las estructuras son superficiales. Y si quisiéramos, los más apegados a las palabras podríamos encontrar justificación para ello. La vida carece de sentido, es absurda, y no lo es menos en esta época en la que ignoramos desesperadamente las advertencias de nuestros científicos y seguimos destruyendo la salud y la habitabilidad de nuestro planeta.
Me vino así a la mente otra afirmación bastante diferente, una de las ocurrencias (de 1956) del cómico musical británico Michael Flanders: «The purpose of satire, it has been rightly said, is to strip off the veneer of comforting illusion and cosy half-truth. And our job, as I see it, is to put it back again. (El propósito de la sátira, se ha dicho con razón, es quitar el barniz de la ilusión reconfortante y de la media verdad acogedora. Y nuestro trabajo, tal y como yo lo veo, es volver a ponerlo.)
Desde esta perspectiva, permítanme proponer que a veces mi trabajo parece consistir en restaurar la claridad semántica a expensas de la fonética (o de los placeres -la reconfortante armonía- de los sonidos y ritmos de la poesía tradicional). Algunos dirán que se trata de un proyecto inútil, absurdo o, al menos, obsoleto. Otros (entre los que me incluyo) podrían sugerir que la tarea tiene motivaciones políticas.
Por ejemplo, el espectáculo del calentamiento global puede proporcionar, y de hecho proporciona, mucho entretenimiento a los telespectadores y a quienes están vinculados a otros medios de comunicación. Tenemos inundaciones, huracanes, sequías, guerras por el agua, entre otras cosas. (Recuerdo cómo, en los viejos tiempos, los empresarios de Coney Island, en Nueva York, escenificaban para un público sin televisión famosas inundaciones asesinas, erupciones volcánicas, batallas navales). Pero puede ser útil que los escritores, junto con los científicos, se tomen ciertos acontecimientos mortales más en serio. Los poetas podrían, como mínimo, intentar describir los sentimientos que nos deja nuestra destructividad y negación. Y eso puede significar intentar distanciarse del espectáculo, minimizar el papel de los sonidos y los ritmos, intentar hablar con franqueza.
El siguiente paso en esta progresión es decir que los poetas, al igual que los compositores, tratan de crear -o no pueden evitar crear- sentido en un mundo sin sentido. Y aquí vuelven a entrar en juego los sonidos y los ritmos, porque son formas tradicionales con las que los seres humanos han construido algo más que estructuras superficiales. (Y los showmen y show-women parecerían bastante menos útiles aquí).
Volviendo a la formulación de Bernstein, podríamos decir que el universo tiene sintaxis pero no semántica. Así pues, el sentido no es algo que se encuentre en la existencia, sino más bien un baluarte que intentamos construir para no vernos abrumados. ¿Aseguramos nuestra salud mental al precio de malinterpretar nuestra situación?
— Text(s) by William Eaton. Many thanks to DeepL which, in this case, as in many others, was able to provide a solid first draft of the French and Spanish versions.

autopsie des derniers rois maudits.
Pourquoi vous citez cela ?
parceque l histoire de l eglise me passionne et toujours pret a savoir ce qu a fait les rois decuent et maudits
Y a-t-il un lien avec le(s) texte(s) que vous commentez ?