Naps in the sun – ¡Siestas! (et au soleil)

English followed by une version en français y una versión en español. There is also an Old poem, recalled in the course of developing the present piece.

The Shakespeare reference is to Shall I compare thee to a summer’s day?” (Sonnet 18): “Rough winds do shake the darling buds of May.” And the last text in which I proposed that one might try to stop engaging in discussions, even just with oneself, about ethics: Two miracles = Deux miracles = Dos milagros.

A later piece, Paradise – Le paradis – El paraíso, might be said to advance a similar cause.

Naps in the sun


Photo of a window getting full sun - William Eaton, Paris, 2025We have been an enjoying an extraordinarily sunny early spring in Paris, and thus afternoons, instead of taking my nap on the couch in my shady living room, I lie down on the rug in my bedroom. Outside strong northern winds may (as Shakespeare suggested) shake the darling buds, but warm rays reach through my double-paned windows and spread over my body. What a treat!

Various ways my good fortune might be improved upon have occurred to me. For example:

  • If I lived in some more persistently sunny clime—say, in southern Spain or southern California—I might enjoy this treat almost every day of the year. But then, of course, it would not be a treat.

Indeed the Paris weather this past March made me feel that only people in wintery climes can understand Easter, for all the holiday is rooted in Mediterranean culture. After the months of darkness, cold and damp of a Northern European winter, when the first sunny days of early spring arrive, it indeed feels as if a stone has been rolled away from the sepulchre.

  • Were I much wealthier than I am, my afternoon nap in the sun could be, say, on a private beach on a private island. And then, added to the pleasure of the warm sun, would be the feeling that I’d done better in life than so many, many other people. Or I might feel that I was one of elect, chosen by the supernatural to be smarter or stronger or better-looking or simply luckier than the mass of humanity.

But then, along with this I would have to take an airplane back and forth from Paris to my island. Or I would miss the cafés and restaurants, the book stores and conversations, the concerts and theater. Would I also fly in friends, or a coach, to play tennis with me a few times a week? All the arrangements to be made; the staff, grounds and infrastructure I’d have to maintain . . . My nap could never be as simple and calm as it is in my little Paris bedroom.

  • A woman might be napping with me! A woman I loved and who loved me!

But she would greatly complicate the napping. Beyond the simple necessity of having to make arrangements so that our nap times coincided, there would be the afternoons she was unable to join me (or did not wish to!), and my treat would be mitigated by thoughts of why and why not? And let us assume there was a phase when our napping together went well beyond treat to ecstasy—and this even were we to keep all our clothes on. But then there would also be a phase or phases when the ecstasy was gone, or seemed to be, and this time together felt at best like a habit. Good because unshakable, bad because unshakable.

Two quotes. One a phrase from Freud that I have had reason to cite many times before: “Niemals sind wir ungeschützter gegen das Leiden, als wenn wir lieben”. We are never more unprotected against suffering than when we love.

And then there is the moment in the Hollywood romantic comedy When Harry Met Sally. Harry says: “You take someone to the airport, it’s clearly the beginning of the relationship. That’s why I have never taken anyone to the airport at the beginning of a relationship.”

“Why?” Sally asks, and Harry replies: “Because eventually things move on and you don’t take someone to the airport and I never wanted anyone to say to me, ‘How come you never take me to the airport any more?’”


I have written before about trying not to write anymore about ethics. This is an impossible challenge, though a good one! In the present case, the suggestion is of course that simplicity plays a large role in pleasure. And this is also to suggest that ostensible power and wealth, and even other people, may play a smaller role than we think?

Old Poem

From when I was living in Stuyvesant Town, in New York, before COVID even.

You hear these things in Manhattan cafés

You hear these things in Manhattan cafés:

“Taking the kids to the Serengeti, then to Saint-Tropez.”

There’s a particular outdoor table where often I sit

And occasionally by a mosquito get bit.

A fountain splashes, sunlight dapples the green,

People introduce their dogs, admonish kids, stare at screens.

I can hear the little truck that cleans the paths.

Sparrows are eager to snatch bits of my trash.

Saint-Tropez, the Serengeti – what to say?

This morning the exotic seems far away.

The pictures and stories rich people must tell;

My drawings and neighbors offer some as well.

Français

Siestes au soleil


Cette année à Paris, nous profitons d’un début de printemps extraordinairement ensoleillé, et c’est ainsi que l’après-midi, au lieu de faire ma sieste sur le canapé de mon salon frais, je m’allonge sur le tapis de ma chambre à coucher. Dehors, des vents du nord forts peuvent secourer (comme Shakespeare l’a suggéré) les bourgeons chéris, mais des rayons chauds pénètrent par mes fenêtres à double vitrage et se répandent sur mon corps. Quelle gâterie !

Il m’est venu à l’esprit diverses façons d’améliorer ma chance. Par exemple :

  • Si je vivais dans un climat plus ensoleillé, par exemple dans le sud de l’Espagne ou le sud de la Californie, je pourrais profiter de ce plaisir presque tous les jours de l’année. Mais dans ce cas… Le soleil chaud ne serait pas une telle gâterie.

En effet, le temps qu’il faisait à Paris ce mars-ci m’a donné l’impression que seuls les habitants des climats hivernaux peuvent comprendre Pâques, même si cette fête est enracinée dans la culture méditerranéenne. Après les mois d’obscurité, de froid et d’humidité d’un hiver nord-européen, lorsque les premiers jours ensoleillés du début du printemps arrivent, c’est en effet comme si la pierre avait été roulée de devant le sépulcre.

  • Si j’étais beaucoup plus riche que je ne le suis, ma sieste au soleil pourrait se faire, par exemple, sur une plage privée d’une île privée. Au plaisir de la chaleur du soleil s’ajouterait alors le sentiment d’avoir mieux réussi dans la vie que tant d’autres personnes. Je pourrais aussi avoir le sentiment d’être l’un des élus, choisi par le surnaturel pour être plus intelligent, plus fort, plus beau ou tout simplement plus chanceux que la masse de l’humanité.

Mais je devrais alors prendre l’avion pour faire l’aller-retour entre Paris et mon île. Ou bien les cafés et les restaurants, les librairies et les conversations, les concerts et le théâtre me manqueraient. Devrais-je aussi faire venir en avion des amis, ou un entraîneur, pour jouer au tennis avec moi quelques fois par semaine ? Tous les préparatifs à effectuer ; le personnel, les terrains et les infrastructures à surveiller… Ma sieste ne pourrait jamais être aussi simple et calme que dans ma petite chambre à Paris.

  • Une femme pourrait faire la sieste avec moi ! Une femme que j’aime et qui m’aime !

Mais elle compliquerait grandement la sieste. Au-delà de la simple nécessité de s’arranger pour que nos heures de sieste coïncident, il y aurait les après-midi où elle ne pourrait pas se joindre à moi (ou ne le souhaiterait pas !), et ma gâterie serait atténué par des pensées sur le pourquoi et le pourquoi pas ? Imaginons qu’il y ait eu une étape où notre sieste ensemble a dépassé le stade de la gâterie pour aller jusqu’à l’extase, même si nous gardions tous nos vêtements. Puis il y aurait une ou plusieurs phases où l’extase a disparu, ou a semblé disparaître, et où ce temps ensemble n’était plus au mieux qu’une habitude. Bonne parce qu’inébranlable, mauvaise parce qu’inébranlable.

Deux citations. La première est une phrase de Freud que j’ai déjà eu l’occasion de citer à maintes reprises : « Niemals sind wir ungeschützter gegen das Leiden, als wenn wir lieben ». Nous ne sommes jamais aussi peu protégés contre la souffrance que lorsque nous aimons.

Et puis il y a ce moment dans la comédie romantique hollywoodienne When Harry Met Sally. Je traduis. Harry dit : « Vous emmenez quelqu’un à l’aéroport, c’est clairement le début de la relation. C’est pourquoi je n’ai jamais emmené quelqu’un à l’aéroport au début d’une relation. »

« Pourquoi ? » demande Sally, et Harry répond : « Parce que les choses finissent par évoluer et qu’on n’emmène plus quelqu’un à l’aéroport et je n’ai jamais voulu que quelqu’un me dise : ‘Pourquoi tu ne m’emmènes plus jamais à l’aéroport ?’ ».


J‘ai déjà écrit sur le fait d’essayer de ne plus écrire sur l’éthique. C’est un défi impossible à relever, mais un bon défi ! Dans le cas présent, la suggestion est bien sûr que la simplicité joue un rôle important dans le plaisir. Cela signifie également que le pouvoir apparent et la richesse financière, et même d’autres personnes, peuvent avoir moins d’importance que nous ne le croyons ?

Español

Siestas al sol


En París estamos disfrutando de un comienzo de primavera extraordinariamente soleado, así que por las tardes, en lugar de echarme la siesta en el sofá de mi sombreado salón, me tumbo sobre la alfombra de mi dormitorio. Afuera soplan fuertes y frescos vientos del norte que pueden, como sugirió Shakespeare, agitar los preciados capullos, pero los cálidos rayos penetran por mis ventanas de doble acristalamiento y bañan mi cuerpo. ¡Qué delicia!

Se me han ocurrido varias maneras de mejorar mi buena suerte. Por ejemplo:

  • Si viviera en un clima más soleado, digamos el sur de España o el sur de California, podría disfrutar de este placer casi todos los días del año. Pero entonces… el calor del sol no sería una delicia.

De hecho, el tiempo que hizo en París el pasado mes de marzo me hizo pensar que sólo la gente que vive en climas invernales puede entender la Pascua, por mucho que la fiesta esté arraigada en la cultura mediterránea. Después de los meses de oscuridad, frío y humedad de un invierno en el norte de Europa, cuando llegan los primeros días soleados del comienzo de la primavera, en effecto es como si hubiera sido removida la piedra del sepulcro.

  • Si fuera mucho más rico de lo que soy, mi siesta al sol podría tener lugar, por ejemplo, en una playa privada de una isla privada. Al placer del calor del sol se añadiría entonces la sensación de haber tenido más éxito en la vida que tantas otras personas. O podría sentir que era uno de los elegidos, elegido por lo sobrenatural para ser más inteligente o más fuerte o más guapo o simplemente más afortunado que la masa de la humanidad.

Pero entonces tendría que ir y venir en avión entre París y mi isla. O echaría de menos los cafés y restaurantes, las librerías y conversaciones, los conciertos y el teatro. ¿Tendría también que traer amigos, o un entrenador, para jugar al tenis conmigo algunas veces por semana? Todos los preparativos que habría que hacer, el personal, los terrenos y la infraestructura que habría que mantener… Mi siesta nunca podría ser tan sencilla y tranquila como en mi pequeña habitación de París.

  • ¡Una mujer podría estar durmiendo la siesta conmigo! ¡Una mujer que yo quería y que me quería!

Pero ella complicaría mucho la siesta. Más allá de la simple necesidad de hacer coincidir nuestros horarios de siesta, habría tardes en las que ella no podría acompañarme (¡o no querría!), y mi placer se vería mitigado por pensamientos de ¿por qué sí y por qué no? Y supongamos que hubo una fase en la que nuestras siestas juntas iban más allá del placer y se convertían en éxtasis (e incluso si manteníamos toda la ropa puesta). Luego habría una o más fases en las que el éxtasis ha desaparecido, o parecía desaparecer, y este tiempo juntos se sentía, en el mejor de los casos, como un hábito. Bueno porque inquebrantable, malo porque inquebrantable.

Dos citas. Una es una frase de Freud que ya he citado muchas veces: «Niemals sind wir ungeschützter gegen das Leiden, als wenn wir lieben». Nunca estamos más desprotegidos contra el sufrimiento que cuando amamos.

Y luego está ese momento de la comedia romántica de Hollywood When Harry Met Sally. Lo traduciré. Harry dice: «Si llevas a alguien al aeropuerto, eso es claramente el principio de la relación. Por eso nunca he llevado a nadie al aeropuerto al principio de una relación».

«¿Por qué?», pregunta Sally, y Harry responde: «Porque al final las cosas evolucionan y ya no llevas a alguien al aeropuerto, y nunca he querido que nadie me diga: ‘¿Por qué no vuelves a llevarme al aeropuerto?’».


Ya he escrito sobre el intento de dejar de escribir sobre ética. Es un reto imposible, ¡aunque bueno! En el caso que nos ocupa, la sugerencia es que la sencillez desempeña un papel importante en el placer. ¿También significa que el poder ostensible y la riqueza financiera, y otras personas, pueden ser menos importantes de lo que pensamos?

— Prose and poem and photograph by William Eaton.

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