The possibility that the Word of God soit approchée ou déformée de otras maneras

There are two short texts here: 1 & [2]. In each case the English version is followed by une version en français y una versión en español. Thus one may wish to visit as well français 2 y español 2. There is also a Notes section containing one note in English, une en français y una tercerca en español.

There is no necessary connection between the two items, except in a gentle or not so gentle alternation of past and present.

[1]

Kasia, 2024 - William EatonYears ago, my wife, me and our young son went to the circus in Moscow. The act I remember involved two clowns: one hit the other on the head with a stick or bottle, and then, after a round of such brutality, he would hand his victim a bouquet, saying “А потом – цветы” (and then flowers). Then he would start hitting him again.

I thought of this today in Marseille as I was passing one of the innumerable monuments in France to the rounding up and murder of French Jews during the Second World War. First we send you to a concentration camp or, more likely, to be gunned down by the side of the road, “А потом – памятник”. Or, Et puis le monument. And then the monument.

Français

Il y a des années, ma femme, moi et notre jeune fils sommes allés au cirque à Moscou. Le numéro dont je me souviens concernait deux clowns : l’un frappait l’autre sur la tête avec un bâton ou une bouteille, puis, après une telle série de brutalités, il tendait un bouquet à sa victime en disant “А потом – цветы” (et ensuite des fleurs). Puis il recommençait à le frapper.

Cyrla Szulewicz, mère de Georges Perec, en 1938 - https://jazlebontemps.com/2019/04/13/cyrla-szulewicz-mere-de-georges-perec/
Cyrla Szulewicz, mère de l’écrivain Georges Perec, en 1938, quelques années avant sa mort à Auschwitz.

J’y ai pensé aujourd’hui à Marseille, alors que je passais devant l’un des innombrables monuments érigés en France pour commémorer la rafle et l’assassinat des Juifs français pendant la Seconde Guerre mondiale. D’abord, nous vous envoyons dans un camp de concentration ou, plus vraisemblablement, vous êtes abattus sur le bord de la route, “А потом – памятник”. Et puis le monument.

Español

Hace años, mi mujer, yo y nuestro hijo pequeño fuimos al circo de Moscú. El número que recuerdo consistía en dos payasos: uno golpeaba al otro en la cabeza con un palo o una botella, y luego, tras una ronda de tanta brutalidad, le entregaba a su víctima un ramo de flores, diciendo “А потом – цветы” (y después flores). Y después empezaba a pegarle otra vez.

He pensado en esto hoy en Marsella al pasar por uno de los innumerables monumentos que hay en Francia a la redada y asesinato de judíos franceses durante la Segunda Guerra Mundial. Primero te enviamos a un campo de concentración o, más probablemente, a que te maten a tiros al lado de la carretera, “А потом – памятник”. O, Et puis le monument. Y después el monumento.

[2]

Marieka, 2024 - William EatonIn a Quaker meeting there is no priest or other explicit authority. People mostly sit silent, alone with their thoughts and feelings, and occasionally someone stands up and says whatever’s on her or his mind. The idea is that God or the Light is inspiring and speaking through this person.

Voltaire during his time in England was quite impressed by the Quakers, and in one of his four letters about them, he quotes a Quaker saying that they are obliged to tolerate whoever should get up to speak “because we can’t know whether a man who gets up to speak will be inspired by the spirit or by madness; when in doubt, we listen to everything patiently, we even allow women to speak.” (This in the early eighteenth century.)

However—is this something I read or observed during the years I attended a Quaker meeting in New York?—there is the occasional challenge of a loose-minded person wandering in from the street and speaking at length. As I recall, in such a case a member of the meeting will go to sit next to the speaker. He or she will say nothing, but may, for example, hold the speaker’s hand. The goal being to help this sort of runaway train find its way to a halt.

I thought of this the other day after I attended a book group. This group is conducted in a language I do not know too well. I can read the novels, but do not feel comfortable speaking at any length (given that most of the other group members are native speakers). So mostly I am silent, listening and observing, and this likely to the good.

The other day I observed that two of the group members, once they get started speaking, have trouble stopping. Something in this possibility not just of speaking but of being listened to is irresistibly inspiring. A result is that whatever of interest they may have said at first gets lost in all the words that then follow, and the opportunity for other voices to be heard—for the word of God to be approximated or misrepresented in other ways?—is diminished.

One might imagine many situations—to include politicians ranting or pundits on TV—and others taking the initiative to go sit next to them, hold their hands.

Notes

  • In The Ambassadors (1903), Henry James uses the verb “maunder”: to speak in a disorganized or desultory manner; to babble or prattle. This word would do very well in this text about people who have trouble stopping speaking, but I’m afraid the verb is too little used nowadays.
  • Je ne crois pas que cela ait un rapport avec le sujet de ce post, mais j’ai trouvé dans un bac de livres d’occasion de la rue des Écoles à Paris un roman récent, Le goût des garçcons, premier roman d’une jeune écrivaine, Joy Majdalani. Il me semble que ce petit livre a quelque chose à offrir et l’auteur en parle bien dans ce clip video.Trois extraits :

    (a) Pour installer en nous la peur des hommes, on nous avait enseigné qu’ils étaient imprévisibles, violents, sauvages. Nous appelions de nos voeux cette bestialité. Nous ne connaissions pas la difference entre l’amour et le rapt. Nous prenions le viol pour une libération forcée. Nous imaginions le beau chevalier blond qui abattrait d’un coup d’épée les portes scelées pour nous arracher aux bras étouffants de nos mères.

    (b) [grâce à la puberté] Nous avons reçu trop tôt un pouvoir dont nous ne mesurons pas l’ampleur, semblables en cela à ces jeunes monarques propulsés sur le trône à la mort du père. On les place sous tutelle pour éviter qu’ils ne brûlent le royaume en une nuit. Nous, nous sommes seules avec notre trésor.

    (c) [Pour une fille de 13 ans il n’y avait que deux registres] : “réticente ou délicieuse. Jamais enflammée. … Il faut savoir se dérober, ou savoir s’offrir. … Celle qui déroge à cette mécanique, personne n’en veut. Elle désire avant d’être désirée.”

  • Hace poco oí hablar de un escritor español que se formó para ser psiquiatra. Pero después de un año de práctica decidió que podía hacer tanto bien diciendo a los demás lo que pensaba como escuchando lo que los demás pensaban. Esto me hizo reír.Soy escritor y amante de los libros. A menudo pienso que a la gente le vendría bien leer más y “mejores” libros. También me gusta pensar, de vez en cuando, que mis escritos hacen una contribución positiva, aunque sea pequeña, a la vida, al planeta. Pero si una persona sufre (psicológica o espiritualmente), hay pocas cosas tan útiles como un oído atento y comprensivo. ¿No?

Français 2

Dans une réunion quaker, il n’y a pas de prêtre ni d’autorité explicite. Les gens restent le plus souvent assis en silence, seuls avec leurs pensées et leurs sentiments, et de temps en temps, quelqu’un se lève et dit ce qu’il ou elle a sur le cœur. L’idée est que Dieu ou la Lumière inspire et parle à travers cette personne.

Pendant son séjour en Angleterre, Voltaire a été très impressionné par les quakers et, dans l’une des quatre lettres qu’il a écrites à leur sujet, il cite un quaker qui dit qu’ils sont obligés de tolérer quiconque se lève pour parler « parce que nous ne pouvons pas savoir si un homme qui se lève pour parler sera inspiré par l’esprit ou par la folie ; dans le doute, nous écoutons tout patiemment, nous permettons même aux femmes de parler. » (Cela se passait au début du dix-huitième siècle).

Cependant – est-ce quelque chose que j’ai lu ou observé pendant les années où j’ai assisté à une réunion quaker à New York ? – il y a le défi occasionnel d’une personne égarée qui arrive de la rue et parle longuement. Si je me souviens bien, dans ce cas, un membre de l’assemblée va s’asseoir à côté de l’orateur. Il ou elle ne dira rien, mais pourra, par exemple, tenir la main de l’orateur. L’objectif est d’aider cette sorte de train en marche à s’arrêter.

J’ai pensé à cela l’autre jour après avoir participé à un groupe de lecture. Ce groupe se déroule dans une langue que je ne connais pas très bien. Je peux lire les romans, mais je ne me sens pas à l’aise pour parler longuement (étant donné que la plupart des autres membres du groupe sont des locuteurs natifs). La plupart du temps, je reste donc silencieuse, j’écoute et j’observe, ce qui est probablement une bonne chose.

L’autre jour, j’ai observé que deux des membres du groupe, une fois qu’ils ont commencé à parler, ont du mal à s’arrêter. La possibilité de parler, mais aussi d’être écouté, est irrésistiblement inspirante. Il en résulte que ce qu’ils ont pu dire d’intéressant au début se perd dans tous les mots qui suivent, et que la possibilité pour d’autres voix de se faire entendre – pour que la parole de Dieu soit approchée ou déformée par d’autres moyens ? – est réduite.

On peut imaginer de nombreuses situations, telles que des politiciens qui déblatèrent ou des experts qui passent à la télévision, et d’autres personnes prenant l’initiative de s’asseoir à côté d’eux et de leur tenir la main.

Español 2

En una reunión cuáquera no hay un sacerdote u otra autoridad explícita. La gente suele sentarse en silencio, a solas con sus pensamientos y sentimientos, y de vez en cuando alguien se levanta y dice lo que tiene en mente. La idea es que Dios o la Luz inspiran y hablan a través de esa persona.

Voltaire, durante su estancia en Inglaterra, quedó bastante impresionado por los cuáqueros, y en una de sus cuatro cartas sobre ellos, cita a un cuáquero diciendo que están obligados a tolerar a quien se levante a hablar “porque no podemos saber si un hombre que se levanta a hablar estará inspirado por el espíritu o por la locura; en caso de duda, escuchamos todo con paciencia, incluso permitimos que hablen las mujeres.” (Esto a principios del siglo XVIII).

Sin embargo -¿esto es algo que leí u observé durante los años que asistí a una reunión cuáquera en Nueva York?- existe el desafío ocasional de una persona perdida que llega de la calle y habla extensamente. Según recuerdo, en tal caso un miembro de la reunión se sentará junto al orador. No dirá nada, pero puede, por ejemplo, cogerle la mano. El objetivo es ayudar a detener este tipo de tren desbocado.

Pensé en esto el otro día después de asistir a un grupo de lectura. Este grupo se desarrolla en un idioma que no conozco demasiado bien. Puedo leer las novelas, pero no me siento cómoda hablando mucho (dado que la mayoría de los demás miembros del grupo son hablantes nativos). Así que la mayor parte del tiempo estoy en silencio, escuchando y observando, y esto probablemente sea bueno.

El otro día observé que dos de los miembros del grupo, una vez que empiezan a hablar, tienen problemas para parar. Algo en esta posibilidad, no sólo de hablar, sino de ser escuchado, es irresistiblemente inspirador. El resultado es que todo lo interesante que puedan haber dicho al principio se pierde en todas las palabras que siguen, y la oportunidad de que se oigan otras voces -¿que la palabra de Dios sea aproximada o tergiversada de otras maneras?- disminuye.

Podemos imaginarnos muchas situaciones -por ejemplo, políticos despotricando o expertos apareciendo en televisión- y que otros tomen la iniciativa de ir a sentarse a su lado, de cogerles la mano.

— Poem(s) and artworks by William Eaton.

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