English followed by une version en français y una versión en español. I seem to be again shifting, from poetry back toward prose and dialogue, and trying, with mixed success, to keep these texts as short as possible!
Toward a revaluation of all values
We’ve lost a good deal of our faith in facts, but here’s one that speaks to me: a century ago a pound sterling was worth about 10 US dollars, and now it’s worth about 1. So, of course, those English people who have kept all their money in pounds must find their ability to buy foreign goods and services seriously diminished. But I am more interested in the possibility that this monetary devaluation is also reducing our esteem for the old English empire by about 90 percent.
And what about the reputations of Darwin, Newton, Shakespeare, Austen? They are being propped up by the continued reign of the English language; this thanks to the American empire. But how long is that going to last?
I don’t say that declines in the reputations of British (or American) scientists and writers is a fact or preordained. Such declines are, to me, an interesting possibility. Many things Roman lasted a long time. Some—le Panthéon, on Mount Lucotitius—still command our attention. But of course our sense of these things’ importance has greatly diminished.
And now I find myself at at art exhibition at the Centre Pompidou in Paris. Like many such exhibitions, in museums around the world, it wishes to be educational, to increase my knowledge. (As opposed, say, to “just” showing me pretty or provocative pictures.) But how are we now feeling about knowledge? Knowledge has put the plastics in the oceans, it’s melting the polar ice caps. “Knowledge”—or I seem to be referring here to a kind of technical knowledge that is not knowledge at all. But such technical knowledge has, for another example, given us the cellphones and social media that are deflecting our relations with other people, isolating us and making us less respectful of one another.
This is not to say I feel technical knowledge is worthless, but, as with the English pound, our sense of its value may be diminishing. Or, as with Ovid and Lucretius, we may retain a good deal of respect for technical knowledge while at times questioning its ongoing relevance?
At the musuem I walk quickly by the pedagogic materials, the explanation-covered panels. I am hardly against Plato’s Socrates’s pursuit of knowledge—this having involved nothing more or less than a hunger for thought-provoking conversations, face to face with other human beings. But, we might say, le Centre Pompidou is hardly the only institution to have gone off in another direction.
This post if course closer to one of the museum’s explanatory panels than it is to any sort of face-to-face conversation. So I will close by noting that the other day I was having my morning coffee at a sidewalk table on a narrow street in my neighborhood. A big truck started trying to turn onto the street, sidewalk included. As I joked with two women sitting near to me—along with Putin threatening to blow-up nuclear power plants and France experiencing the worst drought in 500 years—there was only a 50/50 chance we were going to survive breakfast. A young man sitting nearby looked up at me and offered a similar comment. He wanted to talk, and to someone he didn’t know (and different from him in both nationality and age). This felt very good to me. It proved “better,” in the sense of more heart-warming, than any museum placards.
As some readers will have recognized, the title phrase, “a revaluation of all values,” comes from Nietzsche, Der Antichrist, the original phrase being Umwertung aller Werte. Nietzsche’s pet peeve was perhaps not as large as mine. For him the problem was just Christianity—“the one great curse, the one great intrinsic depravity . . . the one immortal blemish of mankind” (in Walter Kauffman’s translation).
Français
Vers une réévaluation de toutes les valeurs
Nous avons perdu une bonne partie de notre foi dans les faits, mais en voici un qui me parle : il y a un siècle, une livre sterling valait environ 10 dollars américains, et aujourd’hui elle en vaut environ 1. Ainsi, bien sûr, les Anglais qui ont conservé tout leur argent en livres doivent voir leur capacité à acheter des biens et services étrangers sérieusement diminuée. Mais je suis plus intéressé par la possibilité que cette dévaluation monétaire réduise également notre estime pour l’ancien empire anglais d’environ 90 %.
Et qu’en est-il des réputations de Darwin, Newton, Shakespeare, Austen ? Elles sont soutenues par le règne continu de la langue anglaise, grâce à l’empire américain. Mais combien de temps cela va-t-il durer ?
Je ne dis pas que le déclin de la réputation des scientifiques et des écrivains britanniques (ou américains) est un fait ou une fatalité. Il est, pour moi, une possibilité intéressante. Beaucoup de choses romaines ont duré longtemps. Certaines – le Panthéon, sur le mont Lucotitius – retiennent encore notre attention. Mais bien sûr, notre perception de leur importance a beaucoup diminué.
Et maintenant, je me trouve à une exposition d’art au Centre Pompidou à Paris. Comme beaucoup d’expositions de ce genre, dans les musées du monde entier, elle se veut éducative, pour accroître mes connaissances. (Par opposition, disons, de “simplement” me montrer des images jolies ou provocantes.) Mais que pensons-nous aujourd’hui de la connaissance ? Le savoir a mis les plastiques dans les océans, il fait fondre les calottes glaciaires. “Le savoir” – ou je semble faire référence ici à une sorte de savoir technique qui n’a rien avoir avec la connaissance. Mais ce savoir technique nous a donné, pour un autre exemple, les téléphones portables et les médias sociaux qui détournent nos relations avec les autres, nous isolent et nous rendent moins respectueux les uns des autres.
Cela ne veut pas dire que je pense que le savoir technique est sans valeur, mais, comme la livre anglaise, notre sentiment de sa valeur peut diminuer. Ou bien, comme pour Ovide et Lucrèce, allons nous conserver une bonne dose de respect pour le savoir technique tout en, parfois, remettant en question sa pertinence actuelle ?
Au musée, je passe rapidement devant les matériaux pédagogiques, les panneaux couverts d’explications. Je ne suis guère contre la quête de connaissance de Socrate de Platon – celle-ci ayant impliqué ni plus ni moins qu’une soif de conversations qui donnent à réfléchir, face à face avec autres êtres humains. Mais, pourrait-on dire, le Centre Pompidou n’est pas la seule institution à être partie dans une autre direction.
Ce post Web est plus proche d’un panneau explicatif dans un musée que d’une quelconque conversation en face à face. Je terminerai donc en notant que l’autre jour, je prenais mon café matinal à une table sur le trottoir d’une rue étroite de mon quartier. Un gros camion a commencé à essayer de tourner dans la rue, trottoir compris. Comme je l’ai dit en plaisantant à deux femmes assises près de moi – alors que Poutine menaçait de faire exploser les centrales nucléaires et que la France connaissait la pire sécheresse depuis 500 ans – il n’y avait que 50 % de chances que nous survivions au petit-déjeuner. Un jeune homme assis à côté a levé les yeux vers moi et m’a fait un commentaire similaire. Il voulait parler, et à quelqu’un qu’il ne connaissait pas (et qui était différent de lui tant par sa nationalité que par son âge). Cela m’a fait du bien. Cela s’est avéré “meilleur”, dans le sens de plus réconfortant, que n’importe quelle affiche de musée.
Comme certains lecteurs l’auront reconnu, la phrase du titre, “une réévaluation de toutes les valeurs”, provient de Nietzsche, Der Antichrist, la phrase originale étant Umwertung aller Werte. La marotte de Nietzsche n’était peut-être pas aussi grande que la mienne. Pour lui, le problème se résumait au christianisme : “la grande malédiction, la grande dépravation intrinsèque… la tare immortelle de l’humanité”. (Le français ici est une traduction de traduction en anglais de Walter Kaufmann.)
Español
Hacia una revalorización de todos los valores
Hemos perdido gran parte de nuestra fe en los hechos, pero aquí hay uno que me habla: hace un siglo, una libra esterlina valía unos 10 dólares estadounidenses, y hoy vale alrededor de 1. Así que, por supuesto, los ingleses que han guardado todo su dinero en libras deben encontrar su capacidad para comprar bienes y servicios extranjeros seriamente disminuida. Pero me interesa más la posibilidad de que esta devaluación monetaria esté reduciendo también nuestra estima por el antiguo imperio inglés en un 90%.
¿Y qué pasa con la reputación de Darwin, Newton, Shakespeare, Austen? Bueno, están siendo apuntaladas por el continuo reinado de la lengua inglesa; esto gracias al imperio americano. Pero, ¿cuánto tiempo va a durar eso?
No digo que el declive de la reputación de los científicos y escritores británicos (o estadounidenses) sea un hecho o esté predestinado. Son, para mí, una posibilidad interesante. Muchas cosas romanas han durado mucho tiempo. Algunas -el Panteón, en el monte Lucoticio- siguen llamando nuestra atención. Pero, por supuesto, nuestra percepción de la importancia de estas cosas ha disminuido mucho.
Y ahora estoy en una exposición de arte en el Centro Pompidou de París. Al igual que muchas exposiciones de este tipo en museos de todo el mundo, pretende ser educativa, para aumentar mis conocimientos. (En lugar de, por ejemplo, “sólo” mostrarme imágenes bonitas o provocativas). Pero, ¿qué pensamos hoy del conocimiento? El conocimiento ha puesto los plásticos en los océanos, está derritiendo los casquetes polares. “Conocimiento” -o parece que me refiero aquí a un tipo de conocimiento técnico que no tiene nada que ver con el conocimiento. Pero estos conocimientos técnicos nos han proporcionado, por ejemplo, los teléfonos móviles y las redes sociales, que secuestran nuestras relaciones con los demás, nos aíslan y nos hacen menos respetuosos con los demás.
Esto no quiere decir que crea que el conocimiento técnico no tiene valor, sino que, al igual que la libra esterlina, nuestro sentido de su valor puede estar disminuyendo. O, como en el caso de Ovidio y Lucrecio, puede que mantengamos un gran respeto por el conocimiento técnico, aunque a veces cuestionemos su relevancia actual…
En el museo paso rápidamente por los materiales pedagógicos, los paneles cubiertos de explicaciones. No estoy en contra de la búsqueda del conocimiento de Sócrates de Platón, que implicaba nada menos que la sed de conversaciones que provocaran la reflexión, cara a cara con otros seres humanos. Pero, podríamos decir, el Centro Pompidou no es la única institución que ha tomado otra dirección.
Este post web está más cerca de un panel explicativo en un museo que de cualquier conversación cara a cara. Así que terminaré señalando que el otro día estaba tomando mi café matutino en una mesa situada en la acera de una calle estrecha de mi barrio. Un camión grande empezó a intentar girar hacia la calle, acera incluida. Como bromeé con dos mujeres sentadas cerca de mí -mientras Putin amenazaba con volar las centrales nucleares y Francia sufría la peor sequía de los últimos 500 años-, sólo había un 50% de posibilidades de que sobreviviéramos al desayuno. Un joven, que también estaba sentado cerca, me miró y me hizo un comentario similar. Quería hablar, y con alguien que no conocía (y que era diferente a él tanto en nacionalidad como en edad). Esto me ha sentado muy bien. Se sentía “mejor”, en el sentido de más reconfortante, que cualquier cartel del museo.
Como algunos lectores habrán reconocido, la frase del título, “una revalorización de todos los valores”, proviene de Der Antichrist de Nietzsche, la frase original es Umwertung aller Werte. La manía de Nietzsche quizás no era tan grande como la mía. Para él, el problema era el cristianismo: “la gran maldición, la gran depravación intrínseca… la mancha inmortal de la humanidad”. (El espanol aquí es una traducción de la traducción inglesa de Walter Kaufmann).
— Text(s) and drawing by William Eaton.